O Władysławie Strzemińskim: wykład

Abstract

In his lecture, Professor Andrzej Strumiłło discusses the prominent role played by Władysław Strzemiński in the development of fine arts in twentieth­century Poland. Strzemiński was not only an outstanding artist and teacher but also a theorist of art. His theory of Unism is recognised as his most important legacy. Professor Strumiłło is a painter, graphic designer, and sculptor. He has authored numerous academic publications, albums, and collections of poetry. His artworks have been presented at more than a hundred exhibitions in Poland and abroad. In the years 1945–1947, he was a student at the State Higher School of Fine Arts in Lodz, where he attended classes taught by Władysław Strzemiński. The classes provided him with an opportunity to learn about his teacher’s life and get an insight into his way of thinking about art. In his career as an artist and a teacher, Strzemiński was greatly influenced by his life experiences related to his military service during World War I in the Osowiec Fortress and in today’s Belarus, and by his contacts with artists representing the Russian avant­garde. In his lectures on the history of art, Strzemiński maintained that students did not have to delve back into the past and learn about the history of art. In his view, the value of a work of art could only be determined from the point of view of its contribution to the development of the form. He taught that the three­dimensional perspective introduced by the Renaissance was totally incorrect, considering the movement of the eyes, the depth of field, and the moving horizon. Strzemiński did not approve of surrealism. In his opinion, surrealist art was doubly saturated with literary references, and its form was too dependent on the Renaissance. He had, however, a great appreciation for the Baroque art because in it he discerned the foundations of modern art. As part of his efforts to round off the concept of Unism, Strzemiński drew his students’ attention to the structure, asymmetry, partial demise of the contour line, gradations of colour, multiple visual planes, and dynamism of the baroque form. Strzemiński tried to convince his students that the most important thing about any work of art is its message, and that the method of presentation should be subordinate to the message. A visual artist can convey his message using different kinds of media, including photography and motion pictures. A teacher of extraordinary charisma, Strzemiński was deeply committed to working with students. In their turn, students admired his persuasiveness, his steadfastness in the face of various problems in his personal and professional life, including severe disability due to injuries suffered in the Great War. In retrospect, Professor Strumiłło sees Strzemiński’s lectures as very focused and interesting, despite certain dogmatism and orthodoxy of convictions. The founder of the theory of Unism was rejected by both the artistic milieu of Lodz and the authorities of the Communist Poland. His art seemed to be of little use for the purposes of political propaganda disseminated by the state.

La conférence du professeur Andrzej Strumiłło a porté sur le rôle de Władysław Strzemiński dans la culture artistique polonaise en tant qu’artiste et professeur dont la contribution au développement de l’art du XXe siècle reste incontestée en raison de la théorie de l’unisme. Le professeur Strumiłło est peintre, graphiste et sculpteur. Il est également l’auteur de nombreuses publications scientifiques, d’albums et de volumes de poésie. Il a eu plus d’une centaine d’expositions en Pologne et à l’étranger. Dans les années 1945–1947, il était étudiant à l’École supérieure des beaux­arts de Łódź et y a suivi les cours de Władysław Strzemiński. Le contact avec une personnalité exceptionnelle lui a permis de comprendre sa façon de penser l’art, il a également donné l’occa­sion de connaître la biographie du pédagogue. L’expérience de vie liée au service militaire pendant la Première Guerre mondiale dans la forteresse d’Osowiec et en Biélorussie, ainsi que le contact avec les représentants de l’avant­garde russe ont eu une grande influence sur Strzemiński en tant qu’artiste et enseignant. Pendant ses cours d’histoire de l’art, il a persuadé les étudiants qu’il n’était pas ­nécessaire de revenir aux époques passées et d’apprendre l’histoire de l’art. Il n’a analysé la valeur d’une œuvre d’art que du point de vue du développement de la forme. Il a enseigné que la perspective tridimensionnelle, celle de la Renaissance, est complètement fausse, parce qu’il y a la dynamique d’un regard, une profondeur de champ et un horizon mouvant. Strzemiński n’a pas valorisé le surréalisme. Il a cru que c’était un art de la forme de l’objet­renaissance, doublement saturé avec le contenu littéraire. L’artiste, cependant, a apprécié le baroque parce qu’il y voyait les bases de l’art contemporain. Visant à la formulation complète du concept d’unisme, il attire l’attention des étudiants sur la construction, la construction asymétrique, la disparition partielle de la ligne de contour, la multi­tonalité d’image, la multi­planarité et le dynamisme de la forme baroque. Strzemiński a convaincu ses étudiants que la chose la plus importante dans le travail créatif est le message auquel le mode de présentation doit être adapté. L’artiste visuel peut travailler dans de nombreux domaines de l’art, y compris la photographie et le cinéma. Strzemiński était un enseignant de charisme extraordinaire, engagé dans le travail avec les étudiants. Son attitude inébranlable et sa force de persuasion, malgré les difficultés liées à sa vie personnelle et professionnelle ainsi que la mutilation dans sa jeunesse, ont eu un grand impact sur les futurs artistes. Rétrospectivement, les conférences de Strzemiński ont été jugées très intéressantes, dogmatiques, orthodoxes et étroites par le professeur Strumiłło. L’environnement artistique de Łódź a autant détruit le créateur de la théorie de l’unisme que le pouvoir politique. Son art semblait être de peu d’utilité pour la propagande politique de l’Etat d’alors.