Aleksander Sołżenicyn. Emigracja, Emigrantologia

Abstract

The present volume brings Lucjan Suchanek’s lecture delivered at the University of Białystok as one in a series called “Masterclasses”, which honor the most distinguished scholars from Poland and abroad. The event took place in the fully packed big Faculty Lecture Hall (1 NZS Square), and the audience comprised professors, students of the University of Białystok, students of local high schools, and inhabitants of Białystok. The lecture was followed by questions and a discussion. The lecture had three major points. First, it focused on emigration, which affected so many Slavic cultures in the 20th century. Professor Suchanek concentrated solely on twentieth century Russian emigration, demonstrating its significance for the development of Russian (albeit not only Russian) culture as such. Second, he moved on to emigration under­stood as a social, political and existential experience, which marked the life of Aleksandr Solzhenitsyn, a Nobel prize winner for literature. The exam­ple of Solzhenitsyn was a springboard for a much broader analysis of emigration and its consequences. As Professor Suchanek argued, “for historical and political reasons, emigration, a worldwide phenomenon, affected particularly Poland and Russia. I will make a few remarks on the emigration from Slavic countries, and then I will dwell on the emigration from Poland, finally exploring the intricacies of the emigration from Russia. The emigration from Slavic countries began in the 19th century. A relatively inconsiderable emigration from Bulgaria and, particularly, from Romania (Georgyi Rakovsky, Luben Кaravelov, Christo Botev) was driven by political motives. From 1877 to 1914, the Ukrainians form Bukovina and Carpathian Ruthenia emigrated in search of better life to the USA, Canada and Brazil. In the 20th century, a new wave of emigration was triggered by the political situation in the wake of WW II, notably the Soviet occupation of Eastern Europe and people’s rejection of communism.” The third part of the lecture was dedicated to emigrantology, a subdiscipline of the humanities that analyzes the phenomenon of emigration: “Emigrantology is an interdisciplinary field of research, which encompasses history, cultural studies, literary studies, sociology, anthropology, psychology, political science, religion studies, history of art, linguistics, biography studies, as well as the studies of cultu­ral, literary and political life. Its research methods vary, depending on the assumed research perspective. The notion of “emigrantology” was given currency by Lucjan Suchanek at the 12th International Congress of Slavic Studies in Cracow in 1998. Since then the notion has been debated at four subsequent congresses in Ljubljana (2003), Macedonia (2008), Minsk (2013), and Belgrade (2018). Lucjan Suchanek is Professor Emeritus of the Jagiellonian University, conducting his research work at the Faculty of Philology, the Faculty of International and Political, and finally at the Institute of Russian and East European Studies. He is a former Head of the Chair in Russian Studies, a former Vice­rector of the Jagiellonian University, a former Dean of the Faculty of Philology, a former Director of the Institute of East European Studies, a former Director of the Institute of Regional Studies, a former Director of the Institute of Russian and East European Studies, and a former Rector of the Public Vocational College in Oświęcim. Professor Suchanek is an active member of Polish Academy of Learning, Director of the Faculty of Philology, and a Chair of the Commission of Slavic Culture (Polish Academy of Learning). He is an honorary member of the Committee of Slavic Studies, Polish Academy of Sciences (its former President for two terms); he is a former President and a member of the Presidium of the International Committee of Slavic Research; he is President of the Committee of Slavic Emigrantology at the Inter­national Slavic Committee; he is also a former editor of “Slavia Orientalis” and a member of the editorial board of “Ruch Literacki”, “Nowaja rusistika. Nová rusistika” (Brno), and “Sławistika” (Belgrade). His research interests include Russian literature and culture, Russian philosophy, politics and religion, Russian Catholicism, Soviet studies, the concept of homo sovieticus, Euro­Asian hybridity, and Slavic emigrantology. He has written over 20 books, which include 6 monograph studies, numerous articles, encyclopedic and dictionary entries, which were published in Poland and abroad (Yugoslavia, Hungary, France, Austria, Germany, Italy, Czech Republic, Russia, Bulgaria, Switzerland, Belgium, Norway, Estonia, the USA, and Serbia). His works has been translated into numerous languages (Russian, Macedonian, Serbo­Croatian, German, French, and English). He has lectured at universities in Skopje, Oslo, Bochum, Amsterdam, Pavia, Bordeaux, Toulouse, Paris, Geneva, Ottawa, Sofia, Novosibirsk, Dresden, and Moscow.

Cette publication présente une conférence donné par le prof. Lucjan Suchanek à la Faculté de philologie de l’Université de Białystok dans la série «Conférences de maîtres». Un cycle honorant les plus grands chercheurs humanistes contemporains polonais et étrangers. La conférence a eu lieu à la salle de la Faculté de philologie, remplie jusqu’au bord (1, place NZS); ses auditeurs étaient des professeurs, des étudiants de l’université de Białystok, ainsi que des lycéens et des habitants de Białystok. Après la conférence, on a posé des questions à l’orateur. La conférence était consacrée à trois questions. Tout d’abord, au phénomène de l’émigration, tellement caractéristique pour de nombreuses cultures slaves au 20ème siècle. Professeur Suchanek s’est toutefois concentré exclusivement sur l’émigration russe au 20ème siècle, montrant ainsi son importance pour le développement de toute la culture russe et universelle. Deuxièmement, à l’émigration – en tant que phénomène social, politique et existentiel – subi, entre autres, par le lauréat du prix Nobel de littérature (1970), Alexandre Soljenitsyne (1918–2008). C’est son exemple qui a servi de point de départ à l’analyse de phénomènes plus vastes liés à l’émigration. Comme conclu par le prof. Suchanek: «L’émigration, qui est un phénomène mondial, pour des raisons ­historiques et politiques, est particulièrement évidente dans les pays slaves, en particulier en Pologne et en Russie. Je vais vous faire quelques remarques sur l’émigration des pays slaves, je traiterai de l’émigration de la Pologne un peu plus largement, je concentrerai mon attention sur l’émigration de la Russie. L’émigration des pays slaves a commencé au XIXe siècle. La petite émigration de Bulgarie, principalement vers la Roumanie (Georgi Rakovski, Lyuben Karavelov, Khristo Botev) était de nature politique. Dans les années 1877­ 1914, les Ukrainiens de Bucovine et de Transcarpathie partent: ce fut une émigration économique, principalement aux États­Unis, au Canada et au Brésil. Au vingtième siècle, dans de nombreux pays slaves, l’émigration a été créé par une situation politique après la Seconde Guerre mondiale, notamment à cause de son appartenance au bloc soviétique et de la non­acceptation de la réalité socialiste». Enfin, la troisième partie de la conférence a été consacrée à une sous­discipline spécialisée dans la recherche humaniste, l’émigrantologie, l’étude du phénomène de l’émigration: «L’émigrantologie est un vaste domaine de connaissances de nature interdisciplinaire, utilisant dans la recherche l’histoire, les études culturelles, les études littéraires, la sociologie, l’anthropologie, la psychologie, la philosophie, les sciences politiques, les études religieuses, l’histoire de l’art, la linguistique, ainsi que des biographies et des recherches sur la vie culturelle, littéraire et politique. Elle partage ses méthodes de recherche avec différentes disciplines, en fonction du problème de recherche. Le concept d’émigrantologie a été introduit et caractérisé par Lucjan Suchanek lors du XIIe Congrès international des slavistes à Cracovie en 1998. Depuis lors, le terme «émigrantologie» a été utilisé dans la science dans de nombreux pays slaves et non slaves. La question de l’émigrantologie en tant que science a été évoquée lors du XIIIe Congrès des slavistes à Ljubljana (2003) et du XIVe Congrès des slavistes en Macédoine (2008), ainsi qu’à Minsk (2013). Elle a également été évoquée lors du XVIe Congrès à Belgrade (2018)». Lucjan Suchanek est un professeur retraité de l’Université Jagellonne de la Faculté de philologie, puis de la Faculté d’études politiques et internationales, de l’Institut de Russie et d’Europe de l’Est: chef de la Chaire des études russes. Ancien: prorecteur de l’Université Jagellonne, doyen de la Faculté de philologie, directeur de l’Institut de philologie slave orientale, directeur de l’Institut d’études régionales, directeur de l’Institut de Russie et d’Europe de l’Est. Ancien recteur de l’Ecole professionnelle supérieure de l’État à Oświęcim. Il est un membre actif de l’Académie polonaise des arts et des sciences (PAU) et directeur de la faculté de philologie; il préside le Comité de la culture des Slaves de la PAU. Membre honoraire du Comité des études slaves de l’Académie polonaise des sciences (ancien président, deux mandats). Ancien vice­président et membre du présidium du Comité international des slavistes. Président du Comité d’émigrantologie des Slaves du Comité international des slavistes. Il était le rédacteur en chef de «Slavia Orientalis» et un membre de la rédaction de «Ruch Literacki», les magazines «Nowaja rusistika. Nová rusistika» (Brno), «Sławistika» (Belgrade). Thèmes de recherche: littérature et culture russes; pensée philosophique, sociale, politique et religieuse russe; catholicisme russe; le système soviétique et l’homo sovieticus; eurasianisme, émigrantologie slave. Les réalisations scientifiques comprennent 20 ouvrages, dont 6 monographies, de nombreux articles, des entrées encyclopédiques et des dictionnaires, publiés en Pologne et à l’étranger (Yougoslavie, Hongrie, France, Autriche, Allemagne, Italie, Tchécoslovaquie, Russie, Bulgarie, Suisse, Belgique, Norvège, Estonie, États­Unis, République tchèque, Serbie). Les travaux ont été publiés en polonais, russe, macédonien, serbo­croate, allemand, français et anglais. Il a enseigné dans des universités de Skopje, Oslo, Bochum, Amsterdam, Pavie, Bordeaux, Tou­louse, Paris, Genève, Ottawa, Sofia, Novossibirsk, Dresde et Moscou.